Jacqueline Poisseroux (j.poisseroux@ulg.ac.be) Ernest Lassaux (e.lassaux@ulg.ac.be) Étienne Vandeput (evandeput@ulg.ac.be)
Centre de Recherche pour l'Instrumentation dans la Formation et l'Apprentissage (CRIFA) Service de Technologie de l'Éducation (STE) FAculté de Psychologie et des Sciences de l'Éducation (FAPSE) Université de Liège (Belgique)
Le contexte
En Communauté
française de Belgique, la manière dont les enseignants des
Hautes Écoles intègrent et exploitent les TIC dans leur
enseignement est très variable. Il faut en rechercher la
principale raison dans leur niveau de maîtrise de
celles-ci. Il est vrai qu'ils n'ont reçu aucune formation
spécifique et c'est souvent leur intérêt personnel qui est
moteur de leur apprentissage dans le domaine. Il en résulte
des pratiques traduisant des instrumentations très
différentes et souvent assez éloignées de ce que les
développeurs des outils ont prévu. Ces instrumentations
particulières génèrent fréquemment des problèmes de toutes
sortes qu'ils gèrent tant bien que mal. Elle conduit bon
nombre d'entre eux à ne pas se risquer dans l'aventure des
TIC en salle de cours.
Nous avons pu constater, dans certains contextes, qu'ils
sont preneurs d'une démarche structurée les conduisant à
terme à plus d'autonomie, dans la mesure où elle constitue
une piste de solution intéressante aux problèmes évoqués.
Ce souhait se heurte cependant à un obstacle important.
L'organisation de leurs cours et le suivi de leurs
étudiants consomme une grande partie de leur temps et il
est extrêmement compliqué, par exemple, d'organiser une
formation même pour un groupe restreint, tant est faible
leur disponibilité.
La maîtrise des TIC
La maîtrise des
TIC peut se définir comme la capacité de l'utilisateur d'un
système informatique, à être le maître de celui-ci et non
l'inverse. Elle passe par la connaissance des propriétés de
ce système qui est, à tout moment, la conjonction de
ressources matérielles et logicielles. L'analyse de ces
ressources logicielles et leur nature nous a conduit à
identifier certaines de ces propriétés comme des invariants
du logiciel, de la catégorie de logiciels à laquelle il
appartient ou plus généralement encore, du traitement de
l'information. Il nous est apparu que ceux-ci pouvaient
prendre deux formes distinctes: des concepts sans lesquels
il est impossible de décrire les traitements effectués par
le système et des principes traduisant les
automatisations prévues par les développeurs pour
faciliter le travail de l'utilisateur.Les invariants
apparaissent donc comme un des éléments fondamentaux dont
la connaissance est un préalable à la maîtrise des TIC.
Cette connaissance produit une augmentation de l'autonomie
d'usage et d'apprentissage et incite l'utilisateur à
appliquer des modes opératoires qui en tiennent compte au
bénéfice d'une plus grande efficacité de travail.
Scénario pour une augmentation de la maîtrise des TIC
Notre hypothèse
est que l'exploitation de situations problèmes ou de
questions qui interpellent comme point de départ de
l’apprentissage est de nature tant à révéler à l'apprenant
l'imprécision de ses connaissances qu’à lui donner l'envie
d'apprendre dans un domaine qu'il pense connaître. Se
mesurer à ces situations permet à l'apprenant de prendre
conscience de ses limites. Cette prise de conscience est
l'occasion de travailler la connaissance des principes et
concepts qui interviennent dans le contexte d'utilisation
du système et d'anticiper ainsi ses réactions.
Notre communication s'intéressera au développement d'un
dispositif de formation à distance tutoré construit sur ces
considérations. Nous examinerons comment est prévu
l'évitement des principaux écueils liés à ce type de
dispositif. Nous décrirons également quand et comment
nous avons prévu et prévoyons d'évaluer ce dispositif
en vue de le remanier si nécessaire.